Page:Donnay - Autour du Chat Noir, 1926.djvu/162

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Mais ce que je n’ai pu trouver chez les marchands
Ce sont les désirs fous, les espoirs bleus, les rêves,
Les ivresses sans fin, les extases sans trêves
Où me plongent tes yeux berceurs comme des chants.
Et prenant les liens si doux dont tu me lies,
En gerbe j’ai lié pour ton culte vainqueur
Ces fleurs d’amour avec recueillement cueillies
              Au jardin fervent de mon cœur.


Ainsi il chante, et les oiseaux l’accompagnent dans les arbres ; des fleurs s’entr’ouvrent comme pour mieux entendre ; des serpents sont charmés et se balancent au rythme des vers.

Cependant, les mauvais poètes ricanent.

(Rires ironiques, sardoniques et sarcastiques en la coulisse.)

On leur jette la lyre ; ils la ramassent comme un gant, et l’un d’eux, du second groupe, appartenant à l’école romane ou symboliste, on ne sait pas au juste, d’ailleurs ça ne fait rien, c’est la même chose, l’un d’eux se détache, accorde sa lyre et dit :

Pour sa Fête


Holà ! Ho ! Puisque c’est la fête de la Mièvre que tant j’aime,
              Préparez donc les gemmes,
              Et l’ambre coscoté,
              Et aussi le bonnet tuyauté,