passer derrière une serviette blanche tendue en façon d’écran lumineux, de petits personnages découpés dans du carton. Ce naïf divertissement fut le point de départ de jeux plus compliqués et l’origine des grandes pièces d’ombres qui devaient assurer la fortune du Chat Noir. Bientôt fut représentée l’Épopée de Caran d’Ache dont le succès fut tel que les représentations, d’hebdomadaires et « vendrediques » qu’elles avaient été jusque là, devinrent quotidiennes.
Ces graves événements, je les apprenais par les feuilles et par la publique rumeur. Je savais qu’il se passait dans cet hôtel de la rue Victor-Massé des choses émouvantes, prodigieuses, inouïes, formidables ; mais la vérité, l’avouerai-je et la croira-t-on ? c’est que je n’osais pas entrer au Chat Noir ; ou plutôt je ne voulais pas y entrer avec le public, avec les bourgeois, mais bien comme poète, de l’autre côté de la