Page:Donnay - Autour du Chat Noir, 1926.djvu/23

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longues dont il prenait grand soin. « Il a l’air d’un contremaître anglais », disait de lui Mlle  Jeanne Avril qui dansait en ce temps-là sous le nom de Mélinite. Fils d’un pharmacien d’Honfleur, il était venu à Paris pour faire ses études de pharmacien ; mais il avait été surtout Hydropathe, Hirsute et Incohérent ; depuis quatre ou cinq ans, il avait trouvé sa vraie manière dans les contes qu’il écrivait pour le Chat Noir et comme c’était un scientifique, il s’était révélé un admirable clown de la logique et un merveilleux logicien de la fantaisie. Sa fantaisie, on en a cité mille traits ; je n’en citerai qu’un mais que je trouve prodigieux. Un jour, au régiment, comme il faisait son volontariat, il entre à la salle des rapports où se trouvaient le colonel, deux ou trois commandants, le capitaine adjudant-major, etc. Il porte la main à son képi et dit très aimable : « Bonjour messieurs et dames ! » Saluer ainsi des militaires dont le moins gradé