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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/31

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tes au général Jamont, alors commandant en chef. Le général me rassura, en me disant qu’investi de sa confiance il m’autorisait à tout régler comme je l’entendrais.

De retour à ma résidence je donnais mes ordres à mon chef d’état-major pour modifier ce que je croyais insuffisant ou mauvais, quand un officier supérieur, qui avait servi plusieurs années avec moi, et qui avait eu l’occasion de connaître le dossier en question, vint, en passant, me rendre visite. Je le priai, aussitôt, de nous dire ce qu’il pensait des dispositions prévues dans le dossier, et comment, selon lui, il conviendrait de régler les choses.

À l’étonnement profond de mon chef d’état-major, le commandant répéta, presque textuellement, tout ce que je venais d’ordonner. « Ah ! mon général, vous m’aviez parlé d’unité de doctrine ! La voilà ! Je vois ce que c’est.

« Vous avez raison ; si, le commandant et moi, nous la possédons, c’est que nous avons travaillé de concert plusieurs années, et que nous nous comprenons. Même séparés, en présence de circonstances que nous n’aurions pas prévues, nous prendrions des mesures qui assureraient le concours de nos forces. Nous avons le même catéchisme, la même foi ; nous pratiquons le même culte. Si nous continuons ce que nous avons entrepris, il en sera ainsi dans toute la division. »