LA DANSE
CHANT QUATRIÈME
Le jeune amant de Flore a déployé ses ailes ;
De ses nouveaux baisers naissent les fleurs nouvelles.
Les satires légers, aux accens du haut-bois,
Soulevent, en riant, les nymphes de nos bois.
Voyez-vous ces tritons, dont les desirs avides
Font bouillonner les flots autour des néréides ?
Ils nagent en cadence, et joignant leurs bras nus,
Agitent doucement la conque de Vénus.
Volez, jeunes beautés ; le front ceint de feuillages,
Traversez, en dansant, les vallons, les bocages :
Ressuscitons ces jeux, ces folâtres loisirs,
Par le Tibre adoptés, au retour des zéphirs.
Pour orner votre sein, ces roses vous demandent ;
Pour vous peindre leurs feux, vos bergers vous attendent.
Tout vous sert ; cet ombrage, interceptant le jour,
Enhardit à la fois la pudeur et l’amour.
Loin de nous la sagesse et ses leçons austeres !
Terpsichore, voici l’instant de tes mysteres.