Page:Dorat - Œuvres diverses, Neuchatel, 1775.djvu/90

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Dans Lucinde sur-tout variez vos tableaux :
Chaque scene y produit des sentimens nouveaux.
Quel souvenir cruel se mêle à ces images !
Le talent qui n’est plus veut encor des hommages.
Tendre Guéant, mon cœur ne t’oublîra jamais.
Puissé-je dans mes vers ranimer tes attraits !
Combien elle étoit simple, intéressante, et belle !
Amour, tu t’en souviens, tu lui restas fidelle.
La douce illusion accompagnoit ses pas :
Les graces l’inspiroient, et ne la quittoient pas.
Amour, graces, beauté, rien ne la put défendre :
La tombe s’entre-ouvrit, il y fallut descendre.
Ainsi l’étoile brille, et bientôt, à nos yeux,
En mourantes clartés semble quitter les cieux.
Que dis-je ? Elle respire : il est d’heureux ombrages,
Asyles des héros, des belles et des sages.
Sous ces berceaux rians et fermés aux douleurs,
Près de Ninon peut-être elle cueille des fleurs :
Peut-être qu’à Maurice, élevé sur un trône,
De myrte et de lauriers elle offre une couronne,