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Page:Dorat - Les Baisers, 1770.djvu/100

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Où l’honneur qui lui sert de guide,
Trace, en lettres de diamant,
Le nom de ce héros qui triompha d’Armide.
Mars y lit son devoir, et ne résiste plus ;
Des bras de la déesse avec peine il s’arrache ;
Mais dans son casque, où flotte un effrayant panache,
Que trouve-t-il ? Le nid des oiseaux de Vénus.
Leurs becs sont enlacés par le nœud le plus tendre ;
Renfermant dans leurs cœurs tous les feux de Cypris,
De leur aîle amoureuse ils couvrent leurs petits,
Et contre Mars lui-même ils sauront les défendre.
Le dieu s’arrête et demeure enchanté.
Deux colombes sur lui remportent la victoire ;
Il leur sourit avec sérénité,
Et, sourd pour cette fois à la voix de la gloire,
Il se rejette, il tombe au sein de la beauté.
Tous les amours, par l’ordre de leur mère,
Écartent la trompette, et brisent les clairons ;