Page:Dorat - Les Baisers, 1770.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Effleure les airs qu’il épure,
Soupire à travers ces bosquets,
Et vient hâter par son murmure
Le chant des hôtes des forêts
Et le réveil de la nature.
Tu goûtois un profond repos,
Après une nuit fortunée,
Que nous avions abandonnée
Au dieu des amoureux travaux :
Moi, je veillois ; dans mon ivresse,
Je recueillois tes doux soupirs,
Et mes yeux, brûlans de tendresse,
Se reposoient sur la déesse
À qui je dois tous mes plaisirs.
Les anneaux de ta chevelure
Flottent au hazard répandus,
Et voilent seuls tes charmes nus,
Dont le désordre est la parure :
Ton front peint la sérénité
Et du bonheur et de la joie,