Page:Dorat - Les Baisers, 1770.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

J’approche ma bouche, et la rose
Se colore de nouveaux feux.

Je disparois, Thaïs s’éveille ;
Mon baiser agite son sein ;
Elle y porte en tremblant la main ;
Puis appercevant une abeille
Qui, séduite par ses couleurs,
Pour elle avoit quitté les fleurs,
Et les fruits ambrés de la treille :
C’est donc toi qui me fais souffrir
Par une piqûre cruelle ?
Tu paîras mon tourment, dit-elle…
Quoiqu’il soit mêlé de plaisir…
Calme, lui dis-je, ta colère ;
Le coupable à toi vient s’offrir.
Je suis l’abeille téméraire,
C’est moi seul que tu dois punir :