Page:Dorian - Inconnu, paru dans Gil Blas du 3 au 7 mai 1904.djvu/24

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lement aux Français ce que peuvent devenir la jeunesse, l’éducation, la civilisation, l’honneur, quand on retourne volontairement à la barbarie et qu’on se laisse gagner par l’ambition sans frein et cette ivresse particulière qui s’appelle la cruauté.

Les spahis envoyés par Bouthel, qui a pris, comme le plus ancien gradé européen, le commandement de la colonne, ont prévenu, à Nafouta les officiers français.

Craignant d’abord un piège de Voulet, ces derniers hésitent à venir eux-mêmes et envoient un sergent indigène et quatre hommes s’assurer de la réalité des faits. Puis, se ravisant, ils partent, et arrivent à Megergui le matin du 17 juillet, après que tous les hommes sous les ordres de Bouthel ont déjà quitté le village. Ils retournent à Nafouta et arrivent au moment où le reste de la colonne y pénètre par un autre chemin.


Pallier prend le commandement de la Mission
Afrique Centrale


Le lieutenant Pallier, le plus ancien, prend le commandement, et les trois officiers et les deux sergents décident à l’unanimité, dans une réunion, que la Mission Afrique Centrale continuera son programme et ira à Zinder venger la mort de Cazemajou.

On reste néanmoins huit jours à Nafouta pour tout remettre en ordre.

La difficulté est de faire marcher des troupes mutinées, chargées de butin et n’ayant qu’une pensée, retourner en arrière.

Il est donc très délicat d’apprendre aux troupes la marche sur Zinder.

On profite d’un incident pour le leur faire savoir.


L’enterrement du lieutenant-colonel Klobb


Le lieutenant Joalland est désigné pour aller rendre les honneurs au colonel Klobb, à Dankori. Il est exhumé de l’endroit où il a été enterré à la hâte et inhumé de nouveau, en un point facile à retrouver, au pied d’un grand arbre isolé, près des puits (voir la carte).

Dans le discours que le lieutenant Joalland fait à ses hommes, il dit :

« Nous allons à Zinder venger nos camarades tués l’an dernier par le sultan de cette ville, puis nous rentrerons au Soudan et, en passant à Dankori, nous y prendrons le corps du colonel que nous rapporterons en France… »

Cet espoir de piller Zinder et la promesse de revenir bientôt, convainquent les hommes.