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VENGEANCE FATALE

bruit réveillait. Aussi, quoique Darcy eût pénétré dans l’habitation en apportant toute la diligence possible pour ne pas être remarqué, elle entendit le grincement de la clef dans la serrure et s’aperçut qu’on ouvrait la porte.

— Est-ce toi, Delaunay ? demanda-t-elle en croyant parler à son époux, dès que Darcy fut monté à l’étage où reposait la malade.

— Oui, répondit ce dernier, en essayant de contrefaire sa voix. J’avais oublié mon passe-partout et je viens le chercher, afin de n’éveiller personne quand je rentrerai cette nuit. Bonsoir.

Puis, il redescendit l’escalier, ferma la porte violemment, mais sans sortir de la maison.

Bientôt après madame Delaunay s’était de nouveau laissé envahir par le sommeil. Darcy atteignit alors le bureau dont nous venons de parler, et qui était sur le même étage que la chambre des deux époux. Mais cet appartement n’était pas éclairé et il se voyait réduit à chercher à tâtons le fameux meuble contenant tout l’argent du spéculateur. Il aperçut alors une lampe dans la chambre de madame Delaunay. Il la prit et revint dans le fumoir. Les seuls meubles de ce fumoir étaient le précieux meuble, où Darcy croyait trouver sa fortune, et quelques chaises.

Cependant ses derniers mouvements, si légers qu’ils fussent, éveillèrent encore une fois madame Delaunay, qui ne voyant plus la lumière qu’elle gardait toujours dans sa chambre pendant la nuit et la croyant éteinte, se leva pour allumer sa lampe de nouveau.

Mais aussitôt elle poussa un grand cri. Elle venait d’apercevoir Darcy qui se sauvait en emportant une