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VENGEANCE FATALE

tion fort inquiétante, et que sa mère l'avait fait disparaître de la maison, la veille du jour où elle devait être assassinée. Or cet enfant qui est devenu un homme fort et adroit est instruit aujourd’hui de ce terrible secret, et il va tout essayer pour venger sa mère ; de cela il n’y a aucun doute. Puivert m’a raconté la manière adroite avec laquelle vous lui avez dérobé son argent et j’ai cru qu’un homme comme vous pouvait nous être utile. Vous pouvez dire maintenant si j’ai eu tort de m’adresser à vous.

— Je n’ai pas objection de me faire votre complice dans cette dangereuse aventure. Mais avant d’aller plus loin, je vous conseillerai de nous associer mon compagnon, Victor Dupuis. C’est un fin gaillard et il pourrait nous apporter un secours précieux.

— Bien Edmond, dit tout bas une voix qui écoutait depuis quelques instants par la trappe restée ouverte, je te reconnais là. Cette voix, on l’a déjà deviné, était celle de Victor Dupuis.

Edmond dans son premier trouble avait négligé de refermer la porte de son bureau sur Darcy et Puivert, Victor s’y était donc introduit facilement. Il s’était dirigé vers la chambre du courtier, qui donnait sur le corridor où se trouvait la fameuse trappe. La trouvant ouverte et remarquant la lumière qui éclairait en bas nos trois sinistres criminels, il avait voulu entendre leur conversation. Il se préparait déjà à les joindre pous discuter le plan qu’ils adopteraient, mais la réponse qui fut faite à la proposition d’Edmond l’arrêta soudain.

— Non, dit une voix qu’il reconnut pour celle de Puivert, je n’ai pas confiance en ce garçon et je le