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VENGEANCE FATALE

— Je t’accorderai ma fille en mariage, en autant bien entendu que cela dépendra de moi.

Le lecteur ne s’étonnera pas sans doute de l’indifférence de Darcy à se prêter au mariage d’Hortense avec un aussi triste garnement, puisqu’il sait déjà que celle-ci n’était pas sa fille. Il comprendra aussi la préférence du meurtrier de la mère de Louis pour Mathilde et le dépit qu’il éprouvait de l’isolement de cette dernière. Il est bien entendu que nous parlons du temps où elle n’avait pas encore rencontré Ernest Lesieur.

— Je suppose, continua Edmond, que comme cadeau de noces à votre fille, vous lui allouerez bien un revenu de deux cents louis.

— C’est la dernière demande que je vous accorde.

— Je n’ai plus rien à solliciter de vous, sortons d’ici maintenant et mettons-nous à l’œuvre en apportant toute confiance les uns envers les autres. Mais j’allais oublier… Vous ne m’avez pas dit le nom de votre ennemi.

— Louis Hervart.

— Louis Hervart ! Je n’hésite plus ! Je le poursuivrai avec toute la rage dont je suis capable ; il faut en effet qu’il disparaisse pour que je réussisse dans mes desseins.

En entendant ces derniers mots, Victor s’esquiva et courut plutôt qu’il ne marcha, jusqu’au domicile de Louis.

C’est lui qui frappait chez l’étudiant au moment où ce dernier allait se mettre au lit.