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VENGEANCE FATALE

— Vraiment ! je conçois en effet que le titre de Comte de Lagusse doive vous offusquer, et inspirer en même temps une terrible crainte à celui qui a souillé son blason par des crimes monstrueux, tellement monstrueux qu’il a dû prendre le nom de Darcy pour éviter l’échafaud !

Ces insultes avaient réveillé plus vive que jamais la colère de Raoul de Lagusse, autrement dit Darcy.

— Sortez, rugit-il, en montrant à Louis la porte de la maison.

Mais Louis ne bougea pas de son siège.

— Sortez ! répéta Raoul avec une fureur qui arrivait à l’état d’exaspération.

— Je sortirai quand vous aurez répondu à ma demande.

— Ah ! vous attendez ma réponse ! Eh bien ! la voici. Jamais, aussi longtemps que je vivrai, vous n’épouserez Hortense dont, au reste, j’ai promis la main à un autre.

— Avez-vous consulté Mademoiselle Hortense à ce sujet ?

— Cela ne vous regarde pas. D’ailleurs ma fille fera ce que je lui commanderai. Et maintenant que vous connaissez ma réponse, encore une fois, sortez !

— Certes, voilà une chose que je n’aurais jamais crue, mais elle n’aurait pas dû me surprendre puisqu’elle vient de vous ! Les crimes les plus vils ou le plus contre nature ne vous feront pas reculer. C’est peu que vous ayez, dans un moment de jalousie, tué mon père qui combattait loyalement à vos côtés, d’avoir, plus tard, assassiné ma mère parcequ’elle sait