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Page:Dorion - Vengeance fatale, 1893.djvu/178

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VENGEANCE FATALE

Victor, il avait perdu du terrain et Darcy allait en profiter.

Louis vit le danger qui menaçait son meilleur ami. Il abandonna Edmond, et poussant un grand cri, il courut sur Darcy et put détourner le coup d’épée que celui-ci destinait à Ernest. Ils continuèrent la lutte ensemble ; cependant Edmond, resté sans adversaire avait pointé son pistolet sur Victor, qui tomba roide mort, et il se ruait déjà sur Louis pour venir en aide à Darcy, lorsqu’il dut faire face à une attaque d’Ernest qui, délivré de son premier rival, allait porter à son ami le même secours que celui-ci lui avait rendu.

La position des combattants, après ces divers mouvements, n’était donc plus la même.

En effet, Ernest avait pour adversaire Edmond, l’ancien prétendant à la main de Mathilde, tandis que Louis semblait avoir été réuni à son mortel ennemi par la Providence, qui allait décider dans ce tournoi.

Le combat devait être et fut terrible.

Comme si le ciel n’eût attendu, pour ouvrir ses cataractes, que le moment où la terre fût rougie de sang humain, le tonnerre qui, jusque-là, avait grondé sourdement, éclata en faisant entendre un fracas épouvantable et une pluie torrentielle commença à tomber.

Le combat continuait des deux côtés avec un acharnement qui ne laissait aux rivaux ni trêve ni repos. Ils se portaient bien réciproquement quelques égratignures, mais nulles blessures sérieuses. On n’entendait à peine le choc des armes, grâce au bruit de la foudre