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Page:Dorion - Vengeance fatale, 1893.djvu/42

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VENGEANCE FATALE

prier de lui adresser une invitation à votre soirée, après demain soir, et vous obligerez Votre très dévoué, Louis Hervart.

Hortense passa le billet à Mathilde.

— Je vais adresser une invitation à M. Lesieur immédiatement, fit celle-ci.

— Merci, répondit Hortense.

Quelques minutes après, le cocher partait avec une invitation pour Ernest et un mot d’Hortense pour Louis.

Voici ce qu’Hortense avait écrit :

Mon cher Louis

Je viens de recevoir vos quelques lignes et j’ai agréé votre demande avec d’autant plus de plaisir qu’elle était pour un de vos amis. Je comprends que vous soyez avec lui la plupart du temps, mais s’il s’absentait, viendriez-vous ce soir ?

Votre HORTENSE.

Quand le billet d’Hortense lui fut remis, Louis était seul dans son boudoir et fumait. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il avait dévoré la lettre d’Hortense.

Cela est impossible, se dit-il ; il faut nécessairement que je demeure avec Ernest ce soir. Néanmoins, je devrais trouver un moyen de l’écarter. Il est fort curieux ; en laissant le billet sur la table avec l’invitation, il ne manquera pas de le lire et par là même de s’absenter. Essayons.