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VENGEANCE FATALE

aux invitations réitérées de Madame Lesieur et d’Ernest pour lui faire continuer son séjour dans leur manoir plus longtemps.

De son côté, Hortense avait hâte de revoir son fiancé.

Quant à Ernest, il fût peut-être reparti pour Montréal en même temps que Louis, mais quelques affaires nécessitaient sa présence à N…, surtout à une époque où il prenait une décision aussi grave. Mais il devait rejoindre son ami quelques jours plus tard.

Parmi les premières personnes que Louis devait rencontrer dans les rues de Montréal était M. Darcy, qu’il aperçut causant avec un individu qui lui était tout à fait inconnu. Darcy paraissait très agité et parlait sur un ton qui ne souffrait pas de réplique. Son interlocuteur devait se sentir dans le tort, car il subissait les remontrances du banquier sans faire la moindre objection.

Louis passa inaperçu à côté d’eux.

Tout en marchant il remarqua le jonc que Darcy portait toujours à la main gauche et qui brillait, en ce moment, plus que jamais.

La vue de ce jonc produisait toujours sur l’étudiant en droit une vive impression.

Oh ! ce jonc, ce jonc ! s’écria-t-il, il faudra bien que je sache !

Il s’arrêta un moment pensif, puis il prit d’un pas fiévreux la route de son domicile, en répétant : « il faut que je sache ! »

Arrivé chez lui, il ouvrit un buffet d’où il retira une petite boîte dans laquelle il plongea un regard avide, et il y prit une bague soigneusement enfermée dans une enveloppe.