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VENGEANCE FATALE

cher chant dans les tentes, les auberges, mais en vain. Je revenais ici, convaincu de l’y trouver.

— Merci, monsieur, dit Hortense, du trouble que vous vous êtes donné, soyez persuadé que personne ne vous en sera plus reconnaissant que moi... Hélas ! que peut-il donc lui être arrivé ? Je ne me sens pas du tout rassurée.

Et Hortense s’évanouit dans les bras de Mathilde.

M. Darcy entra dans la chambre sans retard, pendant qu’Ernest, croyant sa mission terminée, se retirait en promettant à Mathilde de revenir, sitôt qu’il aurait appris quelques nouvelles de son ami.

Au même instant on entendit la cloche de la maison sonner avec fracas. Cette fois c’était Louis qui arrivait et ce fut Ernest qui lui ouvrit la porte.

Les deux jeunes gens demeurèrent un instant dans une chambre voisine ; Louis était très inquiet de l’état dans lequel il avait trouvé Hortense.

Quant à celle-ci, l’évanouissement dont elle avait été saisie était d’une nature très légère et, aussitôt que l’on crut pouvoir lui apprendre sans danger, la présence de son amant dans la maison, elle sembla prendre du mieux. Louis et Ernest allaient se retirer, mais Mathilde les fit passer dans la chambre où reposait Hortense.

Louis, qui ignorait tous les événements de la soirée, en demanda naturellement les détails depuis qu’il avait été séparé de ses compagnons. En deux mots Ernest le mit au courant de la situation, lui raconta les craintes inspirées par son absence et l'odyssée qu’il avait entreprise dans les rues de Mont-