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VENGEANCE FATALE

Narcisse ne pouvait méconnaître la justesse du raisonnement de son complice. Cependant, il hésitait encore, pendant que Victor étudiait les moindres impressions de sa figure ! « Après tout, dit-il, je crois que je vais suivre ton conseil et je retournerai au magasin demain. »

Victor ne put réprimer un mouvement de joie, il espérait accaparer le tout et s’en débarrasser plus vite avec l’aide de sa mère, à qui il ferait une large part des profits.

Mais ce mouvement n’échappa pas à Narcisse qui répéta en souriant : « Je crois que je vais suivre ton conseil. »

— Tu vas donc laisser les bijoux ici, car nous devons nous en débarrasser au plus tôt.

— Mais il faut trouver immédiatement un acheteur qui soit prêt à tendre l’argent ce soir même.

— Quant à cela, tu peux te fier sur moi, j’en fais mon affaire.

— J’en fais la mienne aussi ; tu ne me trouveras pas trop exigeant ?

— Assurément non. Je n’ai jamais eu l’intention de t’exclure du contrat de vente, fit hypocritement Victor. Quant à des acheteurs, je connais bien le père Crasseux, vieille canaille s’il en fût jamais, mais je ne sais pas où il demeure maintenant. Peut-être ma mère le sait-elle ; je voulais te proposer de mettre la bonne femme, dans le complot, c’est une vieille rusée, qui se gardera bien de nous faire tort en quoi que ce soit et qui peut nous être d’une grande utilité.

— Je n’ai pas d’objection à cela… mais je crois avoir entendu marcher, va donc ouvrir la porte.