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Page:Dorion - Vengeance fatale, 1893.djvu/86

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VENGEANCE FATALE

— Comment Narcisse ? de la défiance avec nous !

— On n’est jamais sûr de rien, répondit l’imperturbable enfant.

La vieille admirait la sage prévoyance du bijoutier.

— Après tout, reprit-elle, j’ai un meilleur plan que celui-ci et qui nécessitera beaucoup moins de cérémonies.

— Quel est ce plan ? demanda Narcisse.

— Le voici, nous allons partir immédiatement après le souper, nous vendrons tout ce soir, nous partageons en bons camarades, puis nous retournons chacun chez nous.

— Fort bien, je préfère cette solution à la première ; mais j’espère que Victor ne refusera pas de m’accompagner au magasin pour en arracher les contrevents et briser les vitres de quelques fenêtres, afin de faire croire aux passants que ce vol a été commis de nuit et avec effraction.

— Je t’accompagnerai, dit Victor.

— Maintenant, venez souper, dit la mère Dupuis.

— Comme l’heure du souper est passée depuis longtemps, fit Narcisse, nous pouvons bien nous en priver complètement. D’ailleurs avec une semblable besogne sur les bras, on peut oublier de manger pour une fois.

— Ce n’est pas bien logique, dit la mère Dupuis, mais ça m’est égal. Je vais donc vous conduire chez le père Crasseux, avec qui, je crois que nous nous entendrons facilement. Les bijoux vendus, nous prendrons chacun notre part, Victor t’accompagne selon ton désir et tout est dit. Nous ne pouvons trouver mieux à faire.