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VENGEANCE FATALE

— Je ne vous retiendrai pas longtemps.

En entrant, Puivert qui avait l’air préoccupé, fit le tour du bureau et dit tout bas : « Darcy n’a plus rien à craindre de cet anneau d’or, ce jeune homme n’en avait pas. »

Edmond l’interrompit dans ses méditations.

— Veuillez-donc, lui dit-il, me suivre dans un autre appartement où se trouvent mes fonds, car je ne garde jamais dans mon bureau une aussi forte somme que celle qu’il vous faut probablement.

— Victor, aide-moi donc à soulever cette trappe.

Puivert remarqua alors, pour la première fois, la présence de Victor, mais il ne s’en préoccupa pas davantage.

En un bond celui-ci fut auprès d’Edmond, et tous deux soulevèrent la lourde porte de fer.

— Je vais descendre le premier pour vous indiquer le chemin, fit Edmond, veuillez donc me suivre, M. Puivert.

Celui-ci ne soupçonnait rien et descendit après Edmond. Victor, qui venait en troisième, eut soin de bien fermer la trappe.

Quelques chaises et une table formaient le principal ameublement du soubassement, qui ressemblait plutôt à une cave qu’à une chambre. Les trois négociateurs se partagèrent les trois sièges.

— M. Puivert, demanda Edmond, veillez me dire combien il vous faut d’argent aujourd’hui.

— Je ne voudrais pas vous gêner, vu que je n’ai pas besoin d’une somme bien considérable pour le moment, et comme je vois que mon argent est bien placé…