Page:Dormienne - Les Caprices du sexe.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La rue Fontaine apparaissait modeste et provinciale, malgré les jets lumineux trop brutaux des restaurants de nuit. Il circulait peu de monde.

Une femme descendait au-devant du docteur de Laize. Elle s’arrêta à son côté et, d’une voix douce, susurra :

— Mon chéri, si tu savais comme j’ai envie de t’aimer…

Il quitta ses songes abstraits et regarda la femme avec un peu d’étonnement, vite disparu.

— Vraiment, mon petit, tu le désires tant que ça ?

Elle le dévisagea soupçonneusement :

— Oui ! tu es beau et tu es fort. J’aime les hommes comme ça.

— Tu en trouves beaucoup ?

Elle se mit à rire :

— Je vois que tu es affranchi !… Bah ! je le leur dis. Mais toi, tu l’es vraiment…

— Tu ne sais pas à quoi je pensais lorsque tu m’as arrêté ?

— Non… Pourquoi ?

— Pour te le dire. Je réfléchissais que tous les jours il y a peut-être trois cents personnes par minute qui font l’amour à Paris.

— Oui ! Cela t’épate.

— Mais non, dinde ! Je songe aussi à la quantité de sperme que cela fait.

— Cochon !

Il la regarda avec ironie.