Page:Dormienne - Les Caprices du sexe.djvu/124

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Mais la jeune fille n’avait qu’une médiocre envie de pisser et tout s’arrêta. Elle attendit une minute en cette position. L’homme semblait réclamer une nouvelle irrigation.

Elle vint, courte et liquoreuse, et le membre qui, sitôt l’éjaculation obtenue, s’était amolli se redressa encore.

Alors Louise se releva, dit en souriant quelque chose de moqueur, puis se vêtit lentement.

Avachi, l’individu, les yeux creux et les membres mous, le sexe ratatiné et le nez pincé, semblait incapable de bouger désormais.

Quand Louise fut vêtue, elle le questionna et exprima son désir de sortir.

L’autre lui dit de l’aider. Il se mit debout péniblement, s’habilla, et fit signe à la jeune fille qu’elle eût à boire ou manger. Mais, très froide et très digne, avec des excuses que de Laize devina courtoises et élégantes, elle exprima visiblement le désir de se retirer.

Le médecin refit la lumière, appela le maître d’hôtel, lui remit mille francs et lui donna son nom précipitamment. Une fois dans la rue, devant la porte de l’établissement, il commença par allumer un cigare, puis s’immobilisa, comme regardant passer la foule. Haut en couleur et vêtu avec une extrême recherche, il avait l’air d’un clubman, et d’ailleurs bien des gens faisaient le pied de grue comme lui.

— Tiens ! comme c’est curieux !… Bonjour, ma chère Louise !

De Laize avait entendu une robe de soie crisser derrière lui. Il s’était lentement retourné. Somptueuse, enveloppée d’une cape brodée d’or, coiffée d’une sorte de chapeau d’aigrettes et