Page:Dormienne - Les Caprices du sexe.djvu/127

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— C’est vrai, montons jusqu’aux « Extérieurs ».

Il dit, angoissé :

— Ah ! Louise, vous ne sauriez croire ce que ça me déchire d’entendre la jeune fille connue à Bescé dire avec ce ton-là « les Extérieurs ».

Elle rit :

— Il m’amuse beaucoup de voir moraliser, mon cher de Laize, un homme qui fut l’amant de ma mère…

Assommé, le médecin plia la tête. Il la tenait par le bras et ce bras nu qu’il sentait au long du sien le brûlait.

— Louise, je vous aime toujours !

Elle dit moqueusement :

— Moi aussi !

— C’est vrai ? mâcha-t-il avec colère. Ah ! ne dites pas cela en vous moquant, ou je vous…

Elle retira son bras :

— Ah ! ça, mon ami, vous êtes fou ! Vous dites m’aimer ? Je le mérite, je pense ? Je suis belle, j’ai d’autres vertus et je suis un incomparable instrument de plaisir, pour un homme.

— Je le sais, murmura-t-il férocement à l’oreille. J’étais dans un cabinet voisin du vôtre, tout à l’heure. Je vous ai vue masturbant, suçant et réjouissant Marxweiller (le nom dit par Thea lui était soudain revenu).

Cette fois, Louise eut le dessous. Que de Laize l’eût vue lorsqu’elle se croyait si bien isolée, lui procura au long de l’échine un frisson glacé. Car elle avait senti, avertie aujourd’hui comme elle l’était de tous les secrets psychiques de l’amour, un désir confus la prendre à la rencontre de cet homme qu’elle