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Page:Dormienne - Les Caprices du sexe.djvu/141

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Nue, orgueilleuse et froide, la toison sexuelle emperlée de sueur, la chair lisse et lactée, avec un rien de fatigue sous les yeux cernés, et des gestes prompts de femme que la nudité libère, elle se jeta devant le canapé où reposaient ses vêtements.

Elle portait les seins hauts avec une sorte de majesté, et, sur la cuisse, près des lèvres roses du sexe, imperceptiblement écartées, une large tache rouge témoignait que Verre de Lampe savait aussi pratiquer ces baisers ardents qui mènent le sang à la bouche et que l’on nomme suçons…

Les deux adversaires se regardèrent un instant. Le bandit sentit que devant lui ce n’était point une bête du troupeau féminin paissant sur les pentes montmartroises. C’était un vrai fauve, dont la morsure, comme le baiser, emportait le morceau…

Il se souvint de cette croupe agile, au centre de laquelle il pensait avoir la veille trouvé un rare bonheur. Cela l’amollit. Il biaisa. Louise, posée comme un gladiateur, une jambe en avant, avec un rire de haine, regardait cet homme vil qu’elle avait manié cette nuit avec mépris. C’était la plus belle verge de Paris… Soit ! Autant dire que c’était le symbole même de l’homme, du mâle…

Qu’est-ce qu’un homme ? Une virilité…

Mais combien faut-il de temps pour qu’une femme habile fasse de la plus fière des verges mâles… un chiffon ?