Page:Dormienne - Les Caprices du sexe.djvu/43

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volupté et ne se plaint pas. La souffrance passe à côté de sa conscience tendue. Son sexe s’ouvre éperdument, pendant que s’agite, dans la vulve contractée, une sorte de tige brûlante et gonflée.

La douleur, maintenant, emplit Louise de joie. Elle veut souffrir encore. Cette épreuve est à la hauteur de sa sensualité énorme. Elle se souvient de la juive et de son nègre à la verge monstrueuse. Elle aussi connaîtra ce plaisir.

Et brusquement, la jouissance monte. C’est une sorte de caresse, non pas dans son sexe, mais au long de ses vertèbres, un frisson qui agite en elle des organes sensibles et charmants. Elle sent cela, et son cerveau s’en emplit d’un coup. Au même moment, elle sent que l’homme auquel elle s’est donnée jouit à son tour. Une sorte de battement touche au fond de sa vulve gonflée des muqueuses érigées et sanguines, puis un filet liquide arrose à petits coups, en son tréfond, un organe ouvert comme une bouche.

Et le mâle, que la joie tient, fait un effort d’instinct pour pénétrer plus profondément en cet anneau charnu qui lui serre la verge comme un étau.

Mais Louise songe que cela c’est la liqueur séminale et qu’elle peut enfanter. C’est une pensée si atroce qu’elle se retire de l’étreinte, folle d’épouvante, baisse sa jupe et s’élance sur l’échelle qui redescend vers la pelouse. Elle n’a même pas regardé son premier amant. Elle fuit, écarlate et, entre ses jambes nues qui tremblent, du sang, maintenant froid, coule lentement.