Page:Dormienne - Les Caprices du sexe.djvu/49

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— Bon. Alors, je vous renvoie à la vente.

On lui fit parcourir des couloirs infinis. Mais le chef de la parfumerie la refusa avec ces mots :

— Trop gironde ! Elle me fauchera mes flacons.

À la maroquinerie, un vieillard atrabilaire dit méchamment :

— Rien à faire, dans mon rayon, pour les retapeuses.

Les fleurs et les plumes parurent s’en accommoder, mais après examen, on y décida qu’elle grillerait Mlle Poutate, maîtresse du sous-chef, et que cela amènerait la bisbille.

— Alors, si on la mettait aux tissus ? dit un individu à mine policière, qui l’accompagnait dans ses pérégrinations.

Les tissus examinèrent Louise de Bescé et la refusèrent.

— On voit bien, dit le personnage qui commandait en ce lieu, que cette môme-là va fiche la chaude-pisse à tous mes employés.

— Voyons donc la papeterie.

Le chef papetier cria :

— Vous vous foutez de moi ! Je veux des gonzesses laides et vieilles. Celle-là offrirait mes stylos à tous ses amants. Et elle en aurait, la petite garce…

— Voyons les corsages ! dit l’inspecteur, découragé.

Aux corsages, après tant d’échecs, ce fut le succès. Un homme élégant et parfumé, plein de sourires et de ronds de mains, quand il vit arriver cette recrue, quitta la cliente qu’il endoctrinait pour sauter au-devant de Louise.

— Vous la voulez, celle-là ? dit le guide d’un air rogue.