Page:Dormienne - Les Caprices du sexe.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Mais de quoi vous souciez-vous, mon cher ? C’est joli, un sexe d’homme ; on peut regarder le vôtre de près. Il a de la grâce. De plus, la peau en est douce aux lèvres et le spasme que l’on tient entre les dents donne un singulier sentiment de puissance. C’est l’âme même de l’homme… et du monde, cela dont je suis maîtresse souveraine, d’un attouchement de la langue, et que, d’un coup de dents, je pourrais trancher net. Quant au sperme, je vous assure que c’est plaisant à la bouche. Je conçois qu’il y ait des femmes pour ne pratiquer que cet acte-là et en jouir elles-mêmes. Certes, ce n’est pas mauvais, il s’en faut.

Il répéta, abasourdi :

— Ce n’est pas mauvais ?

— Non ! Je ne sais si j’ai perdu toute sensibilité ou si une délicatesse neuve m’est plutôt venue, mais je vous assure que cette chose — et j’ai d’abord consenti à la faire pour l’argent — m’a été presque agréable avec vous. Et puis vous avez eu un air si vaincu, votre jouissance a été si rapide que…

Il chuchota :

— Tu vas me rendre fou. Je… je voudrais… Oh ! je n’ose le dire…

Elle rit, narquoise :

— Que je recommence…

— Oui ! je n’ai pas eu le temps de prendre conscience de mon plaisir, mais tu n’auras encore qu’à me toucher, je vais jouir tout de suite, et alors, viens m’embrasser aussitôt, que je goûte moi aussi.

Et il rougit violemment.

Elle se pencha ; la verge était là, encore rigide. Doucement elle lécha l’extrémité durant un instant, puis fit le geste d’avaler tout. Le sperme gicla. Louise recueillit cette liqueur étrange,