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GENEVIEVE.


notre établissement, et qu’il venait me chercher pour aller déjeûner avec lui en un lieu où nous serions plus à notre aise pour nous expliquer. Moi, qui me ressouvenais de sa leçon de cuisine au cabaret, et qui avais bien promis à ma tante de ne me plus retrouver seule avec lui en pareil endroit, du moins avant le mariage, je lui répondis qu’il m’était impossible de sortir, et que monsieur le procureur me l’avait expressément défendu.

« Eh ! mais, reprit-il, prenez le prétexte d’aller acheter quelque provision dont on a toujours besoin dans une cuisine ; je vais sortir devant, et vous attendre au coin de la rue. On gagne une heure comme ça, sans que ça paraisse. Oh ! ce prétexte-là, lui dis-je, ne servirait à rien. Madame sort toujours avec moi pour cela. C’est elle qui achète et qui paie ; moi, je ne fais que porter la marchandise. — Ah ! la belle précaution de

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