Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
14
MA TANTE


tez votre chemise, et je vais vous poser.

» — Oh ! ciel ! ma chemise !… Ah ! par exemple, sainte Suzanne elle-même viendrait pour me l’ôter, que je ne la laisserais pas faire : je vois bien que c’est une attrape… mais apprenez que je ne suis pas venue ici pour me laisser affronter » ; et je sautai sur ma jupe et mon casaquin pour les revêtir au plus vîte… mais le peintre, se jetant à mes genoux, m’assura, me jura, même avec un air si véritable, que je n’aurais aucunement à me plaindre de lui… me conjura si ardemment de ne pas lui faire perdre, disait-il, l’occasion de faire un chef-d’œuvre en travaillant d’après un si parfait modèle… et me vanta si bien l’honneur qui m’en reviendrait à moi-même, que je ne savais plus à quoi me résoudre.

Alors, me voyant un peu ébranlée, il ajouta vivement : « Oui, charmante Suzon ! croyez que je suis un galant