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MA TANTE

Un jour donc, monsieur Jasmin, piqué de ce que je rebutais toujours ses tentatives, dès que je m’apercevais qu’il voulait pousser sa pointe trop avant, me dit :

« Mais, ma charmante Geneviève »… Vous jugez, en me regardant, qu’il voulait me faire croire que sa passion était bien vive, pour le porter au point de me régaler de cette flatteuse épithète[1]… J’étais pourtant mieux que

  1. Le lecteur ne doit pas s’étonner si ma tante emploie par-ci par-là des termes qui paraissent trop recherchés ou trop élégans pour l’état qu’elle exerçait alors ; il apprendra par le récit de son histoire entière, qu’elle me fera bientôt, qu’ayant passé par différentes épreuves, et ayant fait des études dans beaucoup de genres, elle avait dû apprendre de même par la fréquentation des divers individus, beaucoup de choses qu’elle avait oubliées depuis, mais dont elle se ressouvenait de temps en temps, et qu’elle plaçait comme ça lui venait. C’est un avertissement que je donne ici pour toutes les occasions où elle paraîtra s’écarter de son stile ordinaire.