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MA TANTE


» de l’amitié pour vous, et vous seriez vingt fois plus riche, que ma main ne se donnerait pas, si mon cœur ne la conduisait ».

« C’est fort beau et fort flatteur ce que vous me dites-là, ma chère Geneviève ! mais prouvez-m’en la sincérité par un peu plus de confiance. — Comment donc ? — Quand on aime les gens, on doit les estimer. Montrez-moi donc l’estime que vous avez pour moi. — Que faut-il faire pour cela ? — Vous fier à la parole sacrée que je vous donne de vous épouser. Je vous jure, foi d’honnête homme, de faire dresser demain notre contrat, où je vous avantagerai de tout ce que je possède et que je posséderai jamais ; et j’exige, si vous m’aimez véritablement, que vous accordiez ce soir de bonne volonté, à l’amant, ce que demain l’époux serait en droit d’exiger sans pouvoir se flatter que ce serait vraiment le cœur qui le lui laisserait