Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/234

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
48
MA TANTE


» peine d’y regarder de si près, et de laisser périr un beau jeune homme qui veut faire ma fortune. Tout coup vaille, risquons le paquet »…

Je l’avoue à ma honte, ma nièce ; j’ai peché dans ce moment-là… du moins par intention… Mais, écoute jusqu’au bout, et, si tu viens à m’imiter dans ma faiblesse, imite-moi aussi dans le reste de ma conduite.

Je lui promis donc que je l’attendrais le soir, quand il aurait fini son service au château et couché son maître, et que je me déterminerais peut-être à lui accorder ce qu’il me demandait. Il se releva de mes genoux, transporté, en me baisant les mains… et même plus… comme gage de ma parole, et il s’en alla triomphant.

Il ne fut pas plutôt parti, que je me mis à faire des réflexions sur ma facilité, et sur l’inconvenance de ma promesse. J’étais toute absorbée, et ne pensais déjà plus qu’aux moyens de man-