Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/238

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
52
MA TANTE


tenant. Et lui donnant une chaise pour se déshabiller, je passai sous les rideaux de mon lit pour en faire autant, en lui recommandant de ne pas parler de toute la nuit, parce que la faible cloison qui séparait ma chambre de celle d’une voisine, trahirait le secret que nous ne voulions pas encore laisser connaître.

Il ne tarda pas à me suivre au lit, et il s’attendait bien sans doute à me reprendre aussi son perfide billet pour le faire encore circuler après moi ; mais je sus le mettre en sûreté.

Je n’ai pas besoin de vous dire comment la nuit se passa, sur-tout de sa part, vous vous en douterez si vous voulez ; je vous dirai seulement qu’il s’agita, remua et chercha beaucoup pour retrouver son billet, mais inutilement… Et le lendemain, dès la pointe du jour, j’eus une preuve nouvelle et complette de la noirceur de l’ame de cet indigne. Trois ou quatre de ses amis, et des domes-