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MA TANTE


pour me délivrer de ce cruel apprentissage, je parvins à être jugée digne de faire mon début sur la tête de notre maîtresse, du moins pour la mettre en papillotes, et je fus appelée à sa toilette.

Un petit abbé fringant y était déjà, qui amusait madame et lui lisait des journaux et des pamphlets nouveaux. Il entremêlait cette lecture de réflexions piquantes et de commentaires satiriques dont il riait le premier et madame après, par écho.

Je me mis donc à papilloter les cheveux véritables de ma maîtresse, car la sublime mode de les remplacer par des postiches n’était pas encore en usage, du moins pour celles qui en avaient de naturels. Je m’en tirai passablement, apparemment, car madame, plus complaisante, ou plus facile à contenter que ma revêche institutrice, ne me fit pas la moindre plainte ; elle porta même la bonté jusqu’à me dire que j’avais la