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MA TANTE


était survenue, comme tu vois, bien à propos… car c’est comme un bonheur dans notre famille, qu’on arrive toujours à temps pour empêcher le mal… et je te suis déjà venue aussi quelque-fois bien à point nommé, ma nièce ! témoin la seringue d’Anodin, la broche de monsieur de Lafleur, et le jeu des clercs du procureur… J’allais dire aussi les pinceaux des peintres… mais sainte Suzanne veillait sur toi dans ce moment-là !… Revenons à notre histoire.

Ma pauvre mère ne se possédait plus, et jetait les hauts cris en me voyant dans un état si pitoyable. Elle commença par m’envelopper dans son tablier, pendant que je racontai au commissaire, qui me somma de faire ma déposition, toute mon aventure avec cette abominable femme, depuis notre rencontre, la veille, jusqu’au moment actuel.

Il lui ordonna d’abord de me rendre