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MA TANTE


belle recette que j’allais faire des deux côtés.

Le jour venu, nous nous levâmes de bonne heure toutes deux, ma tante pour faire du café (car, à la manière dont il paraissait que j’allais être employée, nous ne devions plus nous refuser rien), et moi, pour faire une toilette un peu plus soignée en l’honneur de sainte Suzanne, que j’allais figurer encore.

Ma tante me fit prendre un petit bain dans notre baquet à lessive, et mettre mon déshabillé des dimanches, qu’elle avait savonné et repassé exprès.

Notre déjeûner pris, nous allions partir, lorsque la couturière entra chez nous. Je pensai que c’était de l’argent qu’elle nous apportait, et le nouvel ouvrage qu’elle m’avait promis ; mais elle me dit simplement, d’un air de très-mauvaise humeur, de descendre chez elle et de venir recevoir des complimens pour mon beau travail.