Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/327

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141
GENEVIEVE.


il allait la conduire lui-même à une campagne à deux lieues, chez un fermier de ses amis, où elle resterait cachée tant qu’elle voudrait, parce que c’était elle qui risquait le plus, d’autant que la rancune des gens d’église ou de religion était bien plus tenace et dangereuse que celle des autres ; et pour moi, ajoutait-il, je pouvais me tenir tranquille et assurée dans la chambre qu’il avait déjà offert de me louer, parce qu’il gagnerait son maître, monsieur l’abbé, qui assoupirait l’affaire du procureur, peut-être même aussi celle du prieur des Carmes… et qu’ensuite nous irions la rejoindre, ou que nous la rappellerions auprès de nous.

Ma tante, qui était déjà déterminée, mais qui avait appris à juger les intentions des hommes… qui, en outre, était fine et impénétrable quand elle voulait l’être, remercia beaucoup monsieur de Lafleur de l’intérêt qu’il prenait à nous ; lui dit qu’elle était très-

  II.
N