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MA TANTE


tante m’avait obligée… mais la langue me démangeait fort, et ma curiosité ne pouvant résister à un silence plus long que celui que j’avais gardé pendant six mortels étages, j’allais lui demander l’explication de cette énigme, lorsque nous voyant dans la rue, elle me fit arrêter dans une petite allée, pour me la donner d’elle-même.

« Ma chère nièce, me dit-elle, tu vois, comme moi, d’après l’avis qu’on nous a fait parvenir dans la première lettre, que nous risquerions trop à rester dans Paris… tu as vu aussi par la seconde, la ressource honnête que le ciel m’envoie pour nous mettre toutes deux à couvert des dangers qui nous menacent. Je me suis donc décidée promptement à faire argent du peu que j’avais, et à partir pour aller chez ce bon curé que j’ai déjà servi… et, tant pour éviter les aventures scandaleuses qui pourraient t’arriver sur