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MA TANTE


» duite, et je t’assure que s’il avait eu de bonnes intentions, il s’y serait pris différemment.

» Ma chère tante, lui répondis-je, je me ferai toujours un devoir de suivre vos sages conseils. Partons, allons à Fontainebleau, chez monsieur le curé » ; et je lui pris le bras pour marcher.

« Ecoute-moi encore », reprit-elle alors en me regardant, d’un air qui voulait dire bien des choses…

« Suzon, est-ce que tu ne penses pas à sainte Suzanne ? — Comment ça, ma tante ? — Eh bien, oui, c’est aujourd’hui que nous devions aller chez le peintre : la vente de mon petit ménage ne m’a pas rapporté lourd ; ton habillement en a encore écorniflé quelque chose, et quand on entreprend un voyage, on n’a jamais trop d’argent… Il y a deux louis là qui nous attendent chez ce peintre… — Ah dame, ma tante, comment faire