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MA TANTE


» sonnent ; c’est juste le moment où il nous attend. Nous serons quittes à midi, et nous aurons encore deux heures d’avance sur monsieur de Lafleur ».

Nous allâmes donc chez le peintre, qui ne fut pas peu surpris de me voir en cet équipage ; mais qui, dit-il galamment, ne m’en trouva pas moins charmante. Bien plus même, il sembla que mon corps, en sortant de cette enveloppe contradictoire, lui parut encore plus attrayant, et fit sur lui plus d’effet que la première fois, sous mes habits de fille ; car ses transports préliminaires furent bien plus vifs. Malgré la présence de ma tante, il ne pouvait modérer l’ardeur de ses baisers et de ses caresses. La bonne Geneviève avait toutes les peines du monde en le retenant à brasse corps, en lui parlant honneur, vertu, conscience… en lui rappelant la chasteté de sainte Suzanne, que je devais représenter à ses yeux, à lui persuader