même, il se chargea de mon logement,
de ma nourriture, de ma garde-robe,
de mon blanchissage, en un mot de
toute ma dépense ; et m’engagea à bien
étudier, pour me mettre promptement en
état de pouvoir jouer. La troupe débuta
donc sans moi, pendant que j’apprenais
mon premier rôle de Fanchonnette.
Quand je le sus bien, et qu’on me l’eût fait répéter, je fus à mon tour annoncée pour mon début.
J’avais été assez hardie à la répétition le matin sur le théâtre, parce que je n’avais vu que cinq à six acteurs ou actrices à l’entour de moi, et personne devant… Mais, quand j’entrai le soir, et que je vis toutes ces lumières qui m’éblouissaient, et la quantité prodigieuse de toutes les têtes qui me fixaient, je perdis contenance, je fermai les yeux, mes jambes tremblèrent, et je ne pouvais plus ni avancer, ni reculer, ni presque me soutenir…
Le directeur, qui était dans la cou-