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MA TANTE


froque, remplir ces deux objets si essentiels.

Je pris donc aussitôt mon parti ; je doublai le pas pour arriver avant la nuit à une espèce de petit bourg que je voyais à quelque distance devant moi ; j’entrai dans la première boutique que je trouvai : c’était celle d’un boulanger, qui avait l’air d’un brave homme, et qui m’inspira de la confiance.

Je lui dis naïvement qu’ayant été volée dans un voyage que je venais de faire, et n’ayant plus uniquement que ce qu’il me voyait sur le corps, je le conjurais de vouloir bien me coucher pour cette nuit dans quelque grenier, et me donner seulement du pain et de l’eau ; que le lendemain il fît venir un marchand fripier pour acheter mon déshabillé et m’accommoder de quelques méchans vêtemens de campagne, comme pour une pauvre servante, telle que je voudrais trouver à l’être ; et que sans doute j’aurais au moins en retour,