son ouvrage, et tenir sa boutique avec
son garçon tout seul ; qu’il se sentait une
certaine inclination à me garder avec
lui, mais que ne me connaissant aucunement,
il était juste que je lui donnasse
quelques éclaircissemens sur ma
personne. Cette demande était si raisonnable,
que je lui dis que je voulais
lui avouer toute mon histoire, comme à
mon confesseur même.
Je lui racontai tout sans aucun déguisement ; lui disant le nom de ma mère et de mon village, et le priant d’y écrire pour en savoir la vérité, jusqu’à mon départ avec le directeur de comédie, et ensuite à celui-ci, pour avoir la confirmation du reste jusqu’à mon enlèvement par monsieur Belle-Rose… Ce qui ne laissait qu’un intervalle de quatre jours jusqu’à mon arrivée à sa boutique ; sur quoi l’hôte de l’auberge, où j’avais demeurée à la ville, lui certifierait encore et mon arrivée par la diligence, avec mon voleur, et mon séjour chez lui.