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MA TANTE


» fera jour demain matin, et nous le signerons, et il fera nuit demain au soir, et nous le ratifierons… je ne vous dis que ça. Allez-vous-en dormir, et laissez-moi combattre ».

Et en prenant une bouteille cachetée de cire verte, « voilà un dragon que je vas désarçonner » ; et une autre en cire rouge, « et voilà un anglais que je vas faire prisonnier… »

Je voulus lui remontrer qu’il se ferait du mal et qu’il serait vaincu dans cette bataille-là. « Silence, mam’selle, me dit-il ; les femmes ne connaissent rien à la guerre… Souvenez-vous seulement, quand vous allez être madame, qu’en vous donnant mon bien, je ne vous donne pas la parole. J’ai fait insérer dans le contrat, que vous ne feriez toujours que répondre oui ou non, mais que vous ne parleriez jamais la première, ni de votre chef… Vous avez même une preuve de l’obligation d’être réservée et ménagère de