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MA TANTE


ni s’il vida toutes les bouteilles, pour faire prisonniers tous les ennemis, comme il venait de les qualifier, car je m’étais endormie profondément… Je ne sais pas non plus combien je dormis, mais je fus réveillée par une fumée horrible qui m’étouffait, et, en ouvrant les yeux, je vis toute la maison en feu par le haut…

Effrayée, je courus à l’arrière-boutique, où nous avions soupé, et où j’avais laissé mon maître à table ; il n’y était pas, et comme de même il n’y avait plus de chandelier ni de lampe, je jugeai qu’il était remonté dans sa chambre avec. Je voulus y aller… mais dans le même instant l’escalier de bois qui y conduisait, et qui était déjà tout embrasé, tomba avec fracas. La flamme alors sortant avec impétuosité, s’élança par le bas et m’enveloppait moi-même…

Je n’eus que le temps de me jeter sur la porte de la boutique, de l’ouvrir et