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GENEVIEVE.


meilleurs amis, et qu’il me le témoignerait de plus en plus par la suite.

C’était un personnage singulier que ce tabellion. Quoiqu’il sut apparemment écrire des contrats, il n’avait pas le talent de la parole. Sa langue bredouillait beaucoup et son esprit s’embrouillait encore davantage ; de sorte que souvent, ni lui ni les autres ne comprenaient ce qu’il voulait dire. Malgré cela il se croyait un génie, et prétendait même le persuader ; et tout au contraire du pauvre boulanger, il se croyait philosophe sans l’être.

Il me présenta à sa femme, qui attendait son retour avec impatience, pour savoir des nouvelles de ce feu que j’avais annoncé. Il lui apprit tranquillement, (car c’est encore une qualité de ces gens-là, de ne pas s’affecter beaucoup), que tout était fini ; que la maison était brûlée, et le boulanger, son ami, rôti avec… « Et voilà, ajouta-t-il, cette pauvre fille, qu’il devait épouser au-