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MA TANTE


» — Ah ciel ! fi, monsieur ! c’est une atrocité ! allez-vous-en bien vîte, ou je m’en vas crier !… Tais-toi, tais-toi donc, ma chère fille ! reprit-il en voulant m’embrasser encore, je te promets que je t’épouserai en secondes noces. Le boulanger l’a voulu et ne l’a pas pu, parce que ça ne devait pas être… mais je ne serai pas si sot que lui, moi ; je ne me grise pas, je ne me grillerai pas, et je t’épouserai : foi de tabellion, voilà ce que je te disais que la destinée te gardait… et je vas même te donner tout de suite un à-compte sur ma promesse : laisse-m’en parafer le contrat » ; et me reprenant dans ses bras, il procédait vigoureusement à la signature…

Mais, indignée doublement de cette infamie, et pour moi-même et pour la mourante épouse qu’il trahissait ainsi, je le repoussai avec horreur des pieds et des mains, et si violemment, qu’en tombant de dessus mon lit qui était élevé