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MA TANTE


que j’avais paru sur les planches théâtrales, et j’en étais au moment où mon directeur m’emmenait pour souper, après notre dernière représentation, où j’avais été très-applaudie… lorsque la diligence, après avoir tourné dans une grande cour de l’auberge de la poste, où elle arrêtait pour déjeûner et changer les chevaux… car il était déjà huit heures du matin, fit un cahot très-violent, dont la secousse me fit dégringoler de dessus mon panier.

Un des voyageurs, qui était déjà descendu pour entrer à l’auberge, passait au moment de ma chute. Etonné et inquiet de voir une femme tomber de là, il s’empressa d’accourir à mon aide et de me relever… Mais juge, ma nièce, de ma surprise à moi-même !… ce voyageur, c’était Saint-Franc, ce directeur à qui je venais de rêver depuis le matin, et pendant tout mon sommeil.

Je le reconnus d’abord à la voix, avant