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MA TANTE

Nous fûmes assez suivis dans les commencemens de nos représentations ; mais nous essuyâmes bientôt des malheurs. Des sujets quittèrent notre troupe, et arrêtèrent notre répertoire ; d’autres, que mon mari avait engagés de loin, ne rejoignirent pas et gardèrent nos avances. De grandes pantomimes qu’il voulut monter, ne nous rapportèrent pas le quart de nos frais… Obligés de changer de ville, les voyages nous abymèrent ; bref, des créanciers, fournisseurs et autres nous firent saisir ; les procès achevèrent de nous ruiner ; et comme mon mari était honnête homme, il se trouva dépouillé de son magasin, privé de son privilége, et fut enfin obligé de faire banqueroute… mais les mains tout à fait vides.

Le double et fatal présage du voleur Belle-Rose et de la femme du tabellion fut ainsi vérifié et accompli dans sa personne.

Le chagrin s’empara de lui, la ma-